L’ AGENDA NOUVEAU EST ARRIVE !


Je viens de recevoir mon agenda 2020 plastifié … Bien mince …

je me souviens d’un billet d’humeur de Compère Guilleri . Aujourd’hui, je partage avec vous !

 

 « Dernière quinzaine et rien n’y paraît, ni le ciel, ni nos vêtements, ni notre thermomètre.

Nous jetons un regard de commisération aux bêtes mortes des étalages et aux cravates des boîtes de bonbons.

Mais quelqu’un nous met dans la main un petit agenda de poche : 1931 ! et tout aussitôt la magie gonfle nos veines et atteint notre cœur.

Ni le décor, ni nos résolutions de fin d’année n’avaient pu, comme ce mince carnet rouge et or, émouvoir notre pensée.

Un agenda est un avertissement tyrannique : nous allons vivre un an tout neuf et il y faudra accomplir des actes héroïques, diviser du travail, bâtir, écrire, payer, manger, aimer.

Léon Bloy, notant quelque  anniversaire, écrivit : « quarante ans ! Quarante ans à attendre le facteur »

Pour le génial mendiant, c’était résumer en six mots toute son œuvre, toute sa vie, toute sa philosophie.

On nous donne cet agenda et aussitôt nous songeons : douze mois à attendre quelque chose !

Quelque chose : du bon temps, de la gloire, des argents spéciaux, la paix… ce dont nous allons dresser des tarifs, des horaires, des bilans dans ce carnet doré sur tranche et qui pourrait contenir des recettes de cuisine, des adresses, les ordonnances de cet aimable médecin qui nous fait ce cadeau. »

 

Rassurez-vous, le mien de 2020, je l’ai reçu de … mon pharmacien !

 

BERLIN – « La dent creuse »


(3e article)

 

l’église du souvenir de l’empereur Guillaume.

BERLIN 2018 modifié (7)

L’église  surnommée «   la dent creuse » à la suite des bombardements, devint rapidement   un symbole de la guerre et du renouveau qui suivit.

Construite de  1891 à 1895 en souvenir du 1er empereur d’Allemagne Guillaume Ier, elle était à cette époque un monument à la gloire de la dynastie prussienne.

 

 

 La décoration intérieure de la tour et notamment les mosaïques sur fond doré donnent encore une idée de luxe écrasant de l’édifice d’origine.

2018 BERLIN mod (7)

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BERLIN 2018 

(lien de l’album que j’alimente au fur et à mesure des articles mis dans wordpress) 

(extrait des notes  du guide de Bernardus  M.Steenbeek – notre accompagnateur) 

 

LE BUIS – TEXTE DE COMPÈRE GUILLERI


Semaine des cloches, du poisson au beurre, en friture, à l’escavèche, des omelettes sans œufs, des oraisons, des visites aux églises, des boîtes de quêtes du bœuf gras, des étalages à falbalas, des premières sorties en veston, des rechutes de grippe, des valises, des départs (et j’ajouterai, personnellement, des allergies au pollen).

Les Rameaux, l’eau bénite, le buis; on rencontrera le sacristain avec son petit tonneau sur une brouette, sa cruche et son bouquet de verdure.

Le buis est un végétal de l’histoire de la Bible, comme le cèdre et l’olivier. Dan un jardin de village, il est posté au bord du sentier, grave, étranger, massif et dur, solennel; on le taille en forme d’oiseau, de cône, de parasol, sans parvenir à le faire admettre comme une plante de chez nous.  Avec son bois, on fait des dés de jeu, des billes de masseur, des jetons pour les tirages des loteries.  Avec ses feuilles en rameaux, on orne le crucifix de cuire de la cheminée, le bénitier près de la porte et le portrait du soldat tué à la guerre.

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Le buis est exilé, asiatique, hébreu.

TOUS N’ONT PAS VU …QUE C’ÉTAIT LE PRINTEMPS !


Le soleil est entré dans le Bélier !

Ouvrons larges, les fenêtres, organisons des courants d’air, soufflons de nos poitrines le reste d’air ancien; mieux : courons dans nos jardins et sous les lilas déjà verts, dansons ! 

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Jetons au soleil les premières jacinthes qui poussent de la terre mouillée et lâchons, dans le matin adolescent, les pigeons du colombier.

Car le soleil est entré dans le Bélier ! 

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C’est Mathieu Laensbergh qui nous le dit.

Il a, pour calculer ce retour du soleil à la bergerie, dû gagner bien des migraines.Mathieu Laensbergh

Nous, il nous suffira de regarder le soleil et vos yeux, mesdames, il nous suffira d’écouter les poules plus bavardes et les cloches plus claires; de voir les toits d’ardoises tout à coup d’un mauve plus doux, et la buée où se noie la ville plus fluide;
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Il nous suffira de toucher le bleu de nos poignets et d’y sentir le sang battre plus fort; nous ne nous y tromperons pas; 

le soleil est entré dans le Bélier !

LE MERCREDI DES CENDRES VU PAR COMPÈRE GUILLERI


« Hier, tu avais, sur le menton, un cœur, sur le front un carreau, sur la joue droite, un pique, sur la joue gauche un trèfle.

 

Aujourd’hui tu as, entre les yeux, une petite croix noire.  Mais comme hier, tu as un air d’emprunt, les épaules basses et le nez long. 

 

Ce mercredi humble et désespéré, après ce mardi de folie;ces cendres, qui sont un symbole de mort et de néant,après ce maquillage, sont d’un romantisme forcené.

 

Les amateurs de contraste ont exagéré; ils eussent dû laisser place à la fatigue et au dégoût de ce lendemain qui eussent amené logiquement les pêcheurs à se repentir et à songer à la poussière de l’Ecriture, laquelle ressemble fort à la poussière dont s’emplissent nos yeux et nos gosiers.

 

Nous ne savons pas très bien aujourd’hui si c’est notre estomac, notre migraine, nos nerfs et nos pieds qui font notre abattement, ou la terrible leçon que, chaque année, nous apporte ce jour gris. ! »