Atelier 22 – chez Ghislaine Un texte avec des mots se terminant par et..ets..


Atelier de Ghislaine   –

Un texte avec des mots se terminant par et..ets..

En ce mois de juillet  un tantinet frisquet pour la saison.  Il était entré, sans façon,  un béret sur la tête . S’était assis à une table ,enjolivée d’un bouquet d’oeillets.

D’un regard discret, j’épiai cet homme qui, loin d’être un gringalet, était  de belle prestance.  Ses doigts fins, sur la nappe à carreaux,  rythmaient  le balancement  du  perchoir de Coco le perroquet, placé, à l’écart, sur le buffet.

  Attendant la venue du garçon, il sortit de sa poche un carnet aux feuillets jaunis en retira le signet d’une page et se mit à lire.

Un touriste égaré, pensai-je.  Avait-il suivi le ruisselet contournant le bosquet ? Si oui, il avait dû sauter le tourniquet qui barrait le sentier conduisant au chalet.   A bien regarder ses chaussures  boueuses,   ce ne pouvait   être que cela.

L’attente est longue lorsqu’on est seul ;  lui ne paraissait pas s’en plaindre … Délaissant sa lecture un moment, son  regard s’égara vers une mauvaise reproduction de Tintoret placée juste au-dessus d’un vieux Jukebox qui  entamait pour la troisième fois le même couplet  d’une chanson  vieille de quelques années.

Juste avant sa venue, j’avais commandé (oh! Pas un banquet) seulement  un poulet-frites avec une bière  dont le prix s’accordait  à  mon budget serré.  Un petit regret pour les beignets … Bah me dis-je, j’en mangerai en hiver … Et au jour de l’an je dégusterai un Montrachet

Le nez attiré par une délicieuse odeur de fumet, je délaissai, un instant ,  l’objet de ma curiosité.

C’est à ce moment, que j’entendis le parquet craquer, et le vis s’avancer vers moi …

(suite au prochain numéro :D)

Josy

Atelier de Mandrine –


« Il sortit de la maison sous la lumière étrange de la lune

et marcha pieds nus jusqu’au bout de la rue 

 *   *   *

 

 

… Était-elle longue la rue ???

Que lui importait après tout  …

A présent, seuls ses souliers, cruellement, lui manquaient …

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Ce soir, comme jadis, … Il ne  voulait pas rater le  rendez-vous .

 

C’était la  750 ième invitation de la   belle rousse !

 

Toujours, qu’il fut au bout du monde ou dans sa chaumière ,  il y avait été fidèle  …

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L’ombre de sa vieille carcasse courait plus vite que lui …

C’était certain, elle aussi avait mal aux pieds !

Une ambulance s’arrête … Deux personnages de blanc vêtus y descendent … prennent le bras de Pierre  qui ne veut rien entendre …

Non, il doit poursuivre… Aller  jusqu’au bout de la rue …jusqu’au bout de l’univers !

 

Regardez! dit-il .   N’est-elle pas belle !  Depuis tant et tant  d’années, elle m’appelle  …  Laissez-moi voler vers elle !

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Mais ils n’entendirent point les prières de Pierre …

Et c’est ainsi qu’il manqua son dernier rendez-vous !

 

Josy 

 

ATELIER CHEZ GHISLAINE -Atelier no 13 du 1/10


 » Elle est bien morte hier » est la phrase qui doit se trouver dans le texte. 

 

J’ai  dit hier ?

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Mais oui, je vous assure, vous avez dit hier …

Tiens … Je ne pensais pas que c’était hier …

Je vous assure, ma cousine, que c’était hier …

Mais avec tout cela, je ne sais plus de quoi on parle …

De la mort d’une étoile ?

D’ un jour,  aux sanglots longs, qui a fait faux bond ?

…. Silence des deux commères …

dans leur tête, plus de repères pour les  instants d’hier …

Comme leurs amours ,elles étaient bien  mortes  les heures d’ hier …

(morale de l’histoire – Ce qui était est passé – demain est à venir – Aujourd’hui est à vivre au présent)

La vieille maison tremblait sous le poids de la neige


La vieille maison tremblait sous le poids de la neige !

Pierre y était habitué, il connaissait, par cœur, chaque recoin de sa demeure … Les saisons y venaient, laissaient l’empreinte de leur passage …

L’automne avait laissé les derniers cosmos, ils  avaient  déposé leurs semences dans le jardin entourant son havre de paix …

Et oui, la neige complice s’allongerait sur la terre … protégerait, il en était certain, les trésors enfouis.

Certes la maison était bien vieille… Elle avait mémorisé tant de cris d’amour,  de chants d’enfants, tant de pleurs aussi … de ses plus vieux que vieux … Vieux parents dormant sous l’ombre du clocher de l’église  …

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 Elle connaissait si bien la chanson du vent, du frais, du froid …Elle avait soupiré d’aise, aussi, sous la chaleur de l’été.

 Elle avait vécu avec eux depuis tant et tant de temps … Elle pliait, certes un peu plus, sous le poids des ans … S’affaissait , sous la couverture lourde de la neige qui la protégeait … Elle savait , la vieille, que les constructeurs d’antan, de son temps, l’avait bâtie contre vent et marée …

Alors, alors, un an de plus, elle resterait  fièrement debout … Elle voulait rester la mémoire du temps qui passe …

Pierre, confiant , tremblait malgré tout avec elle … Il y était né … Voici longtemps … Et pourtant, comme  lui, elle tenait bon !  …

Demain ou au printemps, il reprendrait l’échelle … irait remettre quelques tuiles … Demain ou au printemps, il irait, le pas tremblant, rêver dans le jardin  tranquille …Demain ou au printemps, il irait  saluer   les premiers perce-neige … les crocus … la douceur du printemps …

  • Une voix aimante, tremblante vint atténuer les craquements que font les ans, surtout en hiver, …

  • Pierre, dit-elle, pourrais-tu mettre une bûche dans l’âtre? Il va neiger ce soir …

  •  
  • DSC_8628bALADE UN 4 MARS 2020 MOJ’ai mis, sous la couette, une bouillotte bien chaude …

  • Le chat, dans la chambre, nous attend …

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Josy Dhoest

Atelier des prénoms chez Jill Bill


Port-Racine  (13)

Va ami!  Vagabonde ! Prends la clé des vents !

A toi la liberté, les parfums du printemps

Loin des villes, frôlant les cieux

Enivre-toi d’espace !   Tant et tant

Réalise le rêve d’Icare et sois heureux !

Entre ciel et  terre, guide ta voile vaillamment !

LA MAGIE DES MOTS CHEZ MANDRINE N°11


Cette histoire écrite dans la magie douloureuse de cet hiver là …

Afin que le récit soit mieux compris,voici une petite préface :

Ma mère avait atteint ses 40 ans  depuis le 3 septembre 4O.  Elle avait  deux enfants, ma sœur, mon aînée de 18 ans et mon  frère de 15 ans.  Ne voulant plus assumer une nouvelle maternité, courageusement, elle était allée, dès le début de sa grossesse non désirée, rendre visite chez une « faiseuse d’ange ».

Ce fut peine perdue !

Je te comprends maman, contre cette condition de femme soumise, tu as, à ta façon, essayé de te révolter, de crier, en silence, ton droit de femme d’exister.  Bien plus tard, c’est en pensant à toi et à toutes les femmes que j’ai manifesté dans les rues pour le droit à l’avortement ; ton silence  était devenu mon cri, ton impuissance à te rebeller armait mon poing levé.  Pour cela et pour bien d’autres choses, maman, je t’ai aimé.

 

* * *

 

 

Cette histoire écrite dans la magie douloureuse de cet hiver là …C’était par un temps déraisonnable de ce premier janvier 1941 que l’envie me prit de naître.

La veille, il avait bien fallu  se rendre à l’évidence, et rechercher un moyen de locomotion pour aller à la maternité.   Pensez-vous qu’il soit possible, la veille d’un nouvel an  en pleine guerre et, pour couronner le tout, un temps où les pavés des rues s’étaient revêtus de blanc verglaçant, de trouver autre chose … qu’une charrette à bras ?  Pour nous,  ce fût  la seule solution.

 

 L’on me raconta, maintes et maintes fois, mon premier périple que je vous conte ici !

 

Sur la table d’accouchement, ma mère ne veut pas exécuter le ‘travail’ demandé par le médecin.

 Sûr que non, elle veut mourir avec cet enfant  qui, lui, pourtant voudrait vivre.  A bout  de force, elle cède peu à peu, si bien qu’une  envie pressante  lui prend de vouloir aller à la toilette.  Et, pour ma mère, elle représente  un vulgaire seau de chambre émaillé. N’y tenant plus, elle se soulage.

 

 Profitant de l’occasion, je descends dans le monde des vivants, si l’on peut dire.  Ma vie de nouveau-né débute dans les excréments de ma mère, dans ce seau qu’en bout de course, de ne pas vouloir, de ne pas me vouloir, elle a demandé.

  Je suis là, suffocante, souffrant de ne point trouver cet air qui sauve, me noyant dans cette matière fécale envahissant les narines, la bouche, les yeux, les oreilles.

  Ce qui s’était avéré un échec aux premiers moments de ma vie utérine, allait réussir ! Mais des mains d’homme et de femme, avec précaution,  tiraient  l’enfant-fille hors de cette chaleur gluante et mouvante.

  Sans l’aide du médecin et de ma chère  marraine,  qui voulait, à tout prix assister à l’évènement (elle n’en a pas vu grand chose),  je serais probablement morte.

Je n’étais pas Moïse sauvé des eaux mais Josette sauvée de la m… Aussitôt née, aussitôt fêtée, j’étais le premier bébé de l’an neuf de Fontaine l’Evêque.

J’arrivais, porteuse des secrets de mes ancêtres.  Gouttelette homéopathique contenant leur essence, je devenais leur maison, leur légataire ;  à moi la responsabilité d’ajouter  ma propre note de musique,  et le jour venu,  de déposer la partition inachevée  dans le cœur de mon enfant.

 

(ceci est un extrait sur ma vie intitulé : flash sur photos jaunies que je désire transmettre à ma fille et à mon petiot ! ) .. 

En 2008, j’avais commencé à déposer sur le net …. Aujourd’hui, l’envie me reprend de vous en  confier un petit bout de temps à autre …